Jeudi-Noir s’installe à Matignon, avec vue sur l’Elysée
Inauguration vendredi 7 janvier 2011, 22 avenue Matignon (75008)
Portes ouvertes toute la journée, conférence de presse à 10h
Face à l’inaction des pouvoirs publics contre le mal-logement, les militants de Jeudi-Noir ont investi un superbe immeuble abandonné, 22 avenue Matignon dans le 8ème à Paris[1]. Avec cette nouvelle réquisition citoyenne, à cinquante mètres de la place Beauvau et de l’hôtel Bristol, avec vue sur le palais de l’Elysée, Jeudi-Noir met le gouvernement sous surveillance.
Depuis les balcons du 8è étage de cet ancien siège de Saint Honoré Assurance (groupe LCF Rothschild), innocupé depuis 2006, les galériens du logement peuvent admirer l’Elysée, en rêvant à des pouvoirs publics qui auraient le courage de réquisitionner les locaux vides à leur place. Tous les matins en se rasant, Sarkozy devra désormais affronter la réalité de la crise du logement.
Depuis lundi 27 décembre au matin (constat d’huissier à l’appui), ce très bel immeuble de standing[2] est le nouveau domicile de trente étudiants et jeunes actifs en galère de logement depuis l’expulsion de la « Marquise », le bâtiment réquisitionné place des Vosges en 2009-2010.
Si cette réquisition citoyenne leur offre un répit au cœur de l’hiver[3], elle vise surtout à dénoncer l’indifférence du gouvernement vis-à-vis d’une crise du logement qui s’aggrave à mesure que se gonfle la bulle immobilière.
Les loyers continuent d’augmenter, les prix à l’achat ont plus que doublé en 12 ans mais le gouvernement s’embourbe dans sa politique idéologique de soutien à l’accession et de mérpis pour les locataires. En supprimant la rétroactivité des Aides personnalisées au logement (APL), il économise 240 millions d’euros en 2011 sur le dos des plus mal-logés.
Il est urgent d’abandonner cette politique idéologique, de construire massivement des logements vraiment sociaux et de plafonner les loyers. Au lieu de cela, Benoist Apparu et le gouvernement gagnent du temps. Constatant les prix délirants pour les petites surfaces, le sous-ministre du Logement déclarait le 20 septembre 2010 : « Sur le principe, je ne suis pas opposé à un plafonnement de ces loyers au mètre carré, à un maximum qu’on ne peut pas dépasser. »…
Mais, comme effrayé par sa propre audace, Benoist Apparu avait tout de même tenu à donner « six mois aux professionnels de l’immobilier et aux syndicats de bailleurs pour me faire des propositions concrètes pour mettre fin à ces loyers démesurés », sous peine de quoi il promettait d’utiliser « l’arme de la réglementation ». Il n’a pas fallu 3 jours aux professionnels de l’immobilier pour répondre non au sous-ministre… Mais depuis, rien. Une fois de plus, le gouvernement a menti aux mal-logés. Le 7 janvier 2001, les mal-logés lui répondront !
Au 15 mars, les expulsions reprendront. Plus de 130.000 foyers rencontrent des difficultés popur payer leurs loyers, et les expulsions avec concours de la force publique ont augmenté de 132% en 10 ans. Quand elle était ministre, en 2008, Christine Boutin avait promis d’empêcher les expulsions. Mais depuis, rien. Une fois de plus, le gouvernement a menti aux mal-logés. Le 7 janvier 2001, les mal-logés lui répondront !
Parce qu’il y a urgence, Jeudi Noir fait des propositions constructives et crédibles ! Régulation des loyers, intervention foncière, renforcement de la loi SRU, conventions de bail temporaire, réforme des aides à la personne inflationnistes, suppression des défiscalisations à gogo, moratoire sur les expulsions locatives, taxation et réquisition des logements et bureaux vides : nos idées sont plus que jamais d’actualité.
§ Petit livre noir du logement, Chapitre 13 : « Les propositions de Jeudi Noir pour une autre politique du logement » : à lire ici.
Fiasco CiceroneJanuary 8, 2011 at 11:14am Objet : merci a ceux qui peuvent se rendre sur place en violet apporter leurs soutiens Rassemblement de soutien et de ravitaillement, samedi 8 janvier à partir de 15h, 22 avenue Matignon en violet. Bonjour, ce mail pour vous tenir informés de la situation dans le bâtiment avenue Matignon réquisitionné par Jeudi-Noir depuis fin décembre 2010 et de l'illégalité de l'attitude de la préfecture de police à l'égard des habitants (voir caméra cachée "home made" http://www.facebook.com/l/d49e4-FxVpCKPMurACbhNtDC7FQ;www.dailymotion.com/video/xggysj_les-squatteurs-de-matignon-affames-par-les-forces-de-l-ordre_news) La journée du 7 a été décisive pour l'occupation. Après moult rebondissements, Jeudi-Noir obtient sur le fil une énorme et inespérée victoire avec le démarrage d'une procédure au civil. Les habitants sont soulagés, le Matignon des mal-logés tiendra au moins 15 jours jusqu'à la décision de justice, voire plus si AXA le propriétaire, continue dans la voie constructive de la recherche d'une solution par le haut via une convention de bail précaire... De quoi réconcilier droit au logement et droit de propriété... Mais depuis vendredi 7 janvier à 10h la préfecture organise - littéralement - le siège du bâtiment : les forces de l'ordre empêchent quiconque de rentrer et les habitants qui souhaitent sortir ne peuvent revenir. La préfecture essaie d'avoir "à l'usure" ce qu'elle ne peut obtenir légalement . Cela reste illégal. La demi-douzaine de policiers empêchent même tout ravitaillement : pas de nourriture, pas de produits de première nécessité. Ainsi, les 30 militants-habitants de Jeudi-Noir qui occupent le Matignon des mal-logés sont assiégés illégalement. Pourtant, cette occupation est légitime. Deux constats d'huissier (celui des habitants en date du 3 janvier et celui établi par Axa le propriétaire) attestent de notre présence et font de ce bâtiment de standing le domicile des 30 mal-logés militants. Pendant ce temps, les loyers continuent d’augmenter, les prix à l’achat ont plus que doublé en 12 ans mais le gouvernement s’embourbe dans sa politique idéologique de soutien à l’accession et de mépris pour les locataires. Dernier exemple de la contre-politique du logement : en supprimant la rétroactivité des Aides personnalisées au logement (APL), il économise 240 millions d’euros en 2011 sur le dos des plus mal-logés. Jeudi-Noir comprend que la préfecture et le gouvernement se sentent gênés aux entournures que des citoyens puissent pointer du doigt l'inaction des pouvoirs publics en réquisitionnant un bâtiment abandonné depuis 2006, avenue Matignon, à cinquante mètres de la place Beauvau et de l’hôtel Bristol, avec vue sur le palais de l’Elysée, et mettent ainsi le gouvernement sous surveillance... (voir communiqué "Jeudi-Noir s’installe à Matignon, avec vue sur l’Elysée" http://www.facebook.com/l/d49e4Ejol5HVQ7BJGKttJRRz5_Q;www.jeudi-noir.org/?p=1291) En bloquant le ravitaillement en nourriture (Vidéo caméra cachée à l'appui... http://www.facebook.com/l/d49e47k3o2hV_mm8WpR1993X50g;www.dailymotion.com/video/xggysj_les-squatteurs-de-matignon-affames-par-les-forces-de-l-ordre_news), en empêchant les habitants d'acheter à manger, de circuler librement, d'accueillir leurs nombreux soutiens, et de se procurer des produits de première nécessite, la préfecture joue mesquin. "C'est illégal... et petit" ironise Maxim. Jeudi-Noir appelle à un rassemblement de soutien et de ravitaillement (riz, pates, conserves, pain, esquimaux, chocolats, (boycott le kinder), pq, mousseux, confettis..) , samedi 8 janvier à partir de 15h. merci de faire tourner ! | |